Le gouvernement français a décidé d'augmenter le prix du paquet de cigarettes pour lutter contre le tabagisme. Après deux ans de stabilité, le prix des cigarettes va désormais suivre l'inflation et atteindre 11 euros le paquet dans deux ans.
Quels sont les nouveaux tarifs du tabac ?
Le coût du tabac est l'un des principaux facteurs à prendre en compte pour les fumeurs qui veulent arrêter de fumer. En effet, le prix du paquet de cigarettes peut varier considérablement selon le pays et la marque. Les fumeurs peuvent donc économiser de l'argent et réduire leur consommation en achetant des marques moins chères. Le prix du paquet de cigarettes en France a augmenté régulièrement ces dernières années. En 2023, le prix moyen du paquet de cigarettes a augmenté de 50 centimes en moyenne, conformément à la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2023, passant de 10,15 à 10,65 euros en moyenne. Cette hausse est la conséquence de la politique gouvernementale visant à réduire la consommation de tabac en France. L'objectif est d'atteindre les 11 euros minimum (pour un paquet de 20 cigarettes) en 2024. Le prix des cigarettes a augmenté régulièrement depuis les années 2000 :- En 2004, le prix d'un paquet de cigarettes était de 5 euros.
- En 2021, le prix moyen d'un paquet de cigarettes de la marque la plus vendue en France était de 10 euros.
- En 2023, certains paquets ont déjà dépassé la barre des 11 euros.
Le tabac a un coût pour la société
Dans le contexte actuel de lutte contre le tabagisme et de recherche de recettes fiscales, certains députés, dont Michèle Delaunay (cancérologue et ancienne ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l’autonomie), réclament une nouvelle fiscalité du tabac. Ces députés, qui ont déposé un amendement en ce sens fin octobre, souhaitent que les taxes prélevées sur les ventes de tabac couvrent le coût social du tabagisme. En vue de contribuer à ce débat, Microeconomix a réalisé un chiffrage du prix socialement responsable du tabac pour la France en 2013. La conclusion de leurs travaux est édifiante : si l’on devait inclure le coût social sous forme de taxe dans le prix du paquet de cigarettes, celui-ci bondirait à plus de 13 euros.Le tabagisme passif
Le tabagisme passif est le fait d'inhaler involontairement la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs. L'exposition passive à la fumée du tabac est responsable de cancers du poumon chez les non-fumeurs et accroît le risque de coronaropathie. Les risques du tabagisme passif augmentent avec la durée d'exposition et le nombre de cigarettes fumées dans l'environnement. Les enfants sont particulièrement vulnérables aux effets nocifs du tabagisme passif, qui provoque une augmentation du risque d'infections respiratoires basses, d'otites récidivantes et de troubles du développement pulmonaire. Le tabagisme passif est responsable de 600 000 décès prématurés par an dans le monde, majoritairement des femmes. En France, plus d'un millier de décès sont imputés chaque année au tabagisme passif. Les fumeurs passifs sont exposés à toutes les substances nocives de la fumée de tabac, même en présence de systèmes de ventilation ou de filtrage de l'air. Les risques du tabagisme passif sont moins importants que chez le fumeur actif, mais les conséquences pour la santé sont réelles. Il est essentiel que les fumeurs protègent leur entourage en respectant l'interdiction de fumer dans les lieux publics et en arrêtant de fumer. Les non-fumeurs peuvent également se protéger en évitant les lieux enfumés et en demandant à leur entourage de ne pas fumer en leur présence. Les politiques de prévention du tabagisme passif incluent des interdictions de fumer dans les lieux publics et des campagnes de sensibilisation pour encourager les fumeurs à protéger leur entourage.Le coût social du tabac en France ?
Comme l’illustrent les derniers mois, les débats autour du tabac sont intenses : ils concernent aussi bien l’adoption du paquet générique (qui semble à présent être actée), que l’encadrement de la cigarette électronique, ou encore du montant de l’éventuelle hausse annuelle des taxes. Sans aucun doute, ces changements affectent les fumeurs en modifiant leur comportement, ou, pour le moins, leurs dépenses allouées au tabac. Mais ces enjeux ne se limitent pas qu’aux fumeurs. Les non-fumeurs sont aussi concernés car le tabac affecte négativement leur bien-être sans qu’ils ne reçoivent pour autant de compensation. Ces coûts sociaux sont appelés par les économistes des externalités négatives. Le coût social du tabagisme fait référence aux coûts économiques et humains associés aux maladies causées par le tabagisme, ainsi qu'à la perte de capital humain due à la morbidité et à la mortalité liées au tabac. Les coûts économiques du tabagisme sont considérables, représentant environ 6% des dépenses mondiales consacrées à la santé et 2% du PIB. Les coûts du tabac pour la société sont multiples et de nature diverse, et il est impossible de tous les chiffrer. Les économistes ont cependant élaboré des modèles pour évaluer et chiffrer le coût de cette drogue pour la collectivité et pour les finances publiques. Outre le tabagisme passif (dorénavant bien combattu dans l’espace public), il existe d’autres externalités, moins visibles, de nature monétaire. L’État et ses contribuables non-fumeurs, mais aussi les entreprises, voient leur richesse affectée par les conséquences du tabac. Évaluer le coût social du tabac revient à estimer l’impact du tabac sur la richesse du reste de la société. L’évaluation du coût social du tabac repose sur une comparaison entre l- les coûts – nets des recettes – que la population fumeuse fait supporter à la société dans la situation actuelle, d’une part,
- les coûts et recettes que cette même population aurait fait supporter en l’absence de consommation tabagique, d’autre part.