Suite à un communiqué de presse de l’AFSSAPS - Agence française de sécurité Sanitaire des Produits de Santé, aujourd'hui rebaptistée ANSM pour Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé- concernant les cigarettes électroniques, l’emballement semble gagner les médias, tous supports confondus. Face aux rumeurs et à la déformation médiatique de ces derniers jours, une mise au point est désormais plus que nécessaire.
A ce jour, aucun effet indésirable
Contrairement à ce que laissent penser différents articles et reportages, l’Afssaps, dans son communiqué de presse, ne dit pas que les cigarettes électroniques sont dangereuses. Au contraire, elle précise que : « A ce jour, aucun effet indésirable ou cas d’intoxication en lien avec la présence de ces solvants dans les cigarettes électroniques n’a été rapporté. »
On entend dire ici et là qu’aucune étude n’a été faite pour vérifier l’innocuité de la cigarette. Ceci est faux. En effet, plusieurs études ont déjà été menées, comme par exemple la Boston University School Of public Health, ainsi que par la Nouvelle-Zélande avec le Dr Murray Laugeson, ou encore par une étude médicale Sud-Africaine. Toutes ces études concordent sur le fait que les cigarettes électroniques ne présentent aucun risque de toxicité. Au contraire, elles ajoutent qu’un taux très élevé de sevrage au tabac a été rendu possible grâce à son utilisation.
Les conclusions de ces études sont unanimes, la cigarette électronique est la meilleure alternative au tabac et représente un espoir face aux cancers et aux risques cardio-vasculaires liés au tabagisme.
Les machines à fumée des salles de spectacle et des discothèques représentent à elles seules, une autre preuve simple avec un recul suffisant. En effet, ces machines à fumée utilisent le même principe que la cigarette électronique. Comment pourrait-on laisser le public mais aussi et surtout des employés de discothèque être exposés de façon prolongée à un produit aux effets toxiques potentiels ?
Par ailleurs, il faut noter que la plupart des fabricants de cigarette électronique utilisent un produit d’origine biologique (glycérine végétale) en substitut du propylène glycol utilisé par ces machines à fumée.
L’interdiction de vente dans les pharmacies
L’Afssaps demande aux pharmacies de ne plus commercialiser la cigarette électronique, considérant cette dernière comme un produit de consommation courante, et qu’à ce titre elle ne bénéficiait pas du statut de médicament. Considérée comme un
produit non spécifique, elle reste autorisée à la vente dans n’importe quel commerce. Si l’Afssaps déclarait la cigarette électronique dangereuse pour l’homme, elle l’aurait purement et simplement interdit à la vente.
Rappel sur la dépendance
L’Afssaps rappelle que la cigarette électronique, peut entrainer une dépendance lorsqu’elle contient de la nicotine, tout comme la cigarette classique. Par conséquent, elle recommande aux non-fumeurs uniquement de ne pas en consommer.
L’Afssaps : Un communiqué de presse à deux visages
Il existe deux versions du communiqué de l’Afssaps, une simplifié et une intégrale. La version simplifiée accessible sur leur site officiel contient des raccourcis éditoriaux étranges tels que le titre : « L’Afssaps recommande de ne pas consommer de cigarette électronique », laissant sous-entendre que le produit serait potentiellement dangereux. On s’aperçoit finalement à la fin de la version intégrale du communiqué que ce message s’adresse aux non-fumeurs, face au risque de dépendance à la nicotine.
Pourquoi cette ambiguïté de la part de l’Afssaps ?
Toujours dans la version simplifiée, les mentions sur l’absence d’effet indésirable ou cas d’intoxication n’apparaissent pas. Ce n’est que dans la version intégrale que l’Afssaps trouvera la position affirmant l’innocuité de l’usage de la cigarette électronique au vu de l’état des connaissances à ce jour.
Pourquoi avoir omis ces mentions ?
Il est regrettable que ces informations n’apparaissent pas clairement dans la version simplifiée pour la clarté du message communiqué aux usagers, aux médias, et aux organismes de la santé.
Depuis 2008, une évaluation toxicologique approfondie des glycols présents dans la cigarette électronique est toujours en cours par l’AFSSAPS.